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Synesthéorie

Le journaliste Hugo Lindenberg, avec qui je me suis entretenu en ce début d’année, rédige un article qui fait découvrir la synesthésie aux lecteurs du magazine NEON.

Extraits :

« Le chiffre 1 est rouge et le 4, vert ? Bienvenue dans l’univers des synesthètes. Ou quand les sens se mélangent les pinceaux… »

Comme il est au lycée à Rabat au Maroc et que je suis à Paris, Yannis m’a donné un rendez-vous téléphonique. Lundi, en début d’après midi, à 2h exactement. Je me demande si le choix du jour et de l’heure a quoi que ce soit à voir avec le hasard. Parce que, pour Yannis, les jours et les chiffres sont une affaire complexe. Par exemple, lundi (le jour de notre rendez-vous) est rouge, ce qui n’est pas le cas de mardi, qui est jaune. Le 2, comme l’heure à laquelle nous devons nous appeler, a aussi une couleur : le bleu. Mais ce n’est pas tout : il a aussi une personnalité. « Le 2 est placide et sensible et appelle l’image d’une nymphe au bord de la mer. »

Pourtant, Yannis n’est pas cinglé. Mais il associe de manière totalement incontrôlable des choses qui n’ont rien à voir. Toujours de la même manière. « Je n’ai pas trop de relation avec le 1. Le 3 est vert, c’est une femme impétueuse et froide, j’ai peu d’affinités avec elle. Le 4 est entre mélancolie et joie, entre or et orange. Le 5 est un vieil homme violet et antipathique entre rose et aubergine, je ne m’entends pas très bien avec lui. Le 6 est entièrement recouvert d’acier et d’argent, il est serein et protecteur. Le 7 est turquoise, je l’associe presque toujours à de l’écume. Le 8 prend deux formes en fonction de la dizaine : soit une vieille femme solitaire dans un champ de fleurs mauves, soit, pour les chiffres à partir de 80, une petite fille en or. Le 9 est néant, noir et vide, il fait peur. »

Il a ce que les scientifiques appellent des synesthésies. Et il n’est pas le seul. Selon l’Association américaine de synesthésie, au moins 5% de la population mondiale présente ce genre de particularité. Mais la plupart l’ignorent. Le plus souvent parce qu’ils pensent que, comme eux, tout le monde voit les chiffres en couleur ou les sons en image. « On découvre rarement qu’on est synesthète », raconte Vincent Mignerot, synesthète qui s’investit beaucoup sur la question, « on se rend juste compte que les autres ne le sont pas. »

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Retrouvez l’intégralité de l’article d’Hugo Lindenberg sur la synesthésie dans le magazine NEON n°7

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