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Synesthéorie

Paul Lidoreau compte parmi les nombreux calculateurs prodiges répertoriés. Il est un des rares cependant qui ait pu exprimer une des causes probable de son talent, ce qui est rapporté par Aimé Michel. Aimé Michel est un écrivain passionné d’ésotérisme et d’ufologie (l’étude de l’existence supposée des OVNI). Je rappelle ici mon scepticisme sur les sujets ésotériques tout en admettant que les capacités étonnantes de Paul Lidoreau, inexplicables jusqu’à récemment aient pu évoquer à certains des origines surnaturelles (lire ces articles).

Comme le rapporte Aimé Michel, Paul Lidoreau « extrayait mentalement en vingt secondes la racine carrée d’un nombre de 15 chiffres. Chaque soir, en guise de délassement, il décomposait en quelques minutes un nombre de six chiffres en une somme de 5 cubes parfaits et 5 carrés parfaits, en s’imposant comme servitude de retrouver le nombre en question au millionième près, ce qui entraînait la manipulation d’un océan de décimales. Et cet effarant exercice apaisait si bien sa pensée qu’il s’endormait, aussitôt la solution inscrite au tableau noir de sa vision intérieure. »

« L’aspect le plus troublant du don de Paul Lidoreau était son impuissance à l’expliquer. Il n’y voyait nul mystère. Mais toutes ses tentatives d’explication se perdaient dans la métaphore, comme s’il n’avait rien trouvé dans notre univers mental qui permît le moindre début de généralisation. »

Ce sont ces mots d’Aimé Michel qui permettent de comprendre le lien entre le don de Paul Lidoreau et la synesthésie :

« Il désignait, par exemple, une certaine disposition relative à des nombres dans son esprit par l’expression de K nombres entrelacés. J’ai passé des heures à essayer de comprendre à quelle réalité répondait cette expression, et des semaines à y réfléchir. Tout ce que j’ai cru entrevoir, c’est qu’il s’agissait d’une sorte de disposition de type spatial où les nombres auraient été les éléments d’un réseau à liaisons multiples, et où réseaux et liaisons auraient permis une sorte de conscience immédiate de tous les rapports relatifs possibles. Mais Lidoreau ne savait pas ce qu’était un réseau, et quand j’essayais de lui faire préciser ces liaisons, il semblait attribuer à l’espace un nombre inusité de dimensions. »

Cette description correspond assez exactement à la définition de la synesthésie numérique qui, si elle reste neutre ou même handicapante pour l’apprentissage des mathématiques pour la plupart des synesthètes numériques, aide manifestement Paul Lidoreau à trouver le résultat de ses calculs, comme c’est le cas pour Daniel Tammet.

Aimé Michel regrettera que Paul Lidoreau meurt sans laisser deviner mieux le secret des ses capacités, malgré les tentatives d’approches de laboratoires qui auraient eu les moyens d’étudier ses talents.

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